Quel avenir pour la souveraineté spatiale française et européenne ?
12 janvier 2023

Quel avenir pour la souveraineté spatiale française et européenne ?

La 6e rencontre “Souveraineté & Résilience” s’est tenue autour des enjeux de la souveraineté spatiale.

Troisième puissance spatiale au monde et première puissance spatiale européenne, la France est un véritable moteur dans ce domaine et met un point d’honneur à maintenir une souveraineté incontestée.

Néanmoins, face à la montée de la compétition industrielle et stratégique et de l’importance de la gestion des enjeux globaux tel que la gestion des déchets dans l’espace, comment renforcer la souveraineté française et européenne ?

Sous la modération de Michel Gardel, Vice-président de l’Institut Choiseul, Ane Aanesland, Présidente-directrice générale de ThrustMe, Colin Ducrotoy, Directeur de projets Espace à la Direction Générale des Entreprises, Antonin Ferri, Directeur commercial lanceurs chez ArianeGroupe et Stanislas Maximin, Président-directeur général de Latitude et Président de l’Alliance NewSpace France ont partagé un moment d’échanges francs autour de ces problématiques.

Antonin Ferri rappelle la situation de transition dans laquelle se trouve l’Europe au sujet des lanceurs avec la fin d’Ariane 5 et le développement d’Ariane 6. L’orbite possède une place importante dans les questions de souveraineté, notamment dans le domaines des télécommunications. Il s’agit de concilier compétitivité européenne et souveraineté nationale.

L’optimisation doit exister, même si cela créé des dépendances. Néanmoins, il faut essayer de favoriser les chaînes de productions européennes

Antonin Ferri

Pour Ane Aanesland, le processus de recherche français a une forte valeur : il est essentiel de garder les talents au sein du territoire.

Un des enjeux aujourd’hui, c’est d’accepter que c’est un marché compétitif et non politique. Pour rentrer sur le marché européen, il faut encore trop souvent accepter de faire partie d’un jeu politique.

Ane Aanesland

La PDG de ThrustMe rappelle que la France est compétitive sur le marché international, mais qu’il est essentiel que les acteurs politiques ne restreignent pas cette compétitivité dans le domaine spatial.

Stanislas Maximin reconnait les bénéfices du revirement effectué depuis deux ans au niveau des pouvoirs publics mais également de la création d’entreprise entrainant de nouveaux emplois, la création de hardware, de nouvelles chaînes de production et de l’implication de l’armée.

Personne ne sait qui seront, dans 5 ans, les acteurs majeurs de l’espace. Le marché décidera de ceux qui survivront, à toute les échelles.

Stanislas Maximin

Colin Ducrotoy souligne quant à lui la part du financement privé dans le domaine spatial, avec notamment l’entrée des GAFAM dans le secteur, rendant possiblement dépendants les satellites européens à des lanceurs non européens.

L’industrie spatiale dépend aussi de questions de leadership. Il s’agit de concilier coopération et compétition.

Colin Ducrotoy

L’Institut Choiseul a publié un Position paper pour synthétiser ces échanges et formuler des recommandations en faveur d’une compétitivité renforcée dans le domaine spatial.


Crédit photo : Bogdan-Mihai Dragøt


À propos de l’Initiative Souveraineté

L’Initiative Souveraineté, lancée en janvier 2022, est la plateforme de l’Institut Choiseul dédiée aux enjeux de souveraineté et de résilience. Cette Initiative a pour but d’identifier et de promouvoir des mesures pragmatiques et concrètes destinées à renforcer l’autonomie stratégique de la France et de l’Europe. Au travers de rencontres régulières réunissant acteurs économiques de premier plan et experts reconnus, et par la production de documents de synthèse et d’orientation émanant des écosystèmes réunis, l’Institut Choiseul entend ainsi prendre part au débat sur la nécessaire souveraineté nationale et européenne dans des domaines aussi variés que la défense, l’industrie, l’agroalimentaire ou encore les transports.