Paroles de lauréats : Christophe Maquet
11 / 06.05.2020

Paroles de lauréats : Christophe Maquet

Face à la crise, chaque jour, les lauréats et alumni Choiseul, mais aussi plusieurs de nos amis et partenaires,  réagissent. Une série d’échanges avec plusieurs d’entre eux  qui nous font part de leur vécu, nous exposent leurs stratégies de rebond mais aussi nous livrent leur vision du « jour d’après ».

Aujourd’hui, avec Christophe Maquet, Directeur de la zone Afrique et Moyen-Orient du groupe Véolia et Vice-président du Conseil Afrique de l’Ouest pour le Medef International. Diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale des ponts et chaussées, ce spécialiste de l’énergie est Alumni du Choiseul 100.

À court terme, je perçois hélas une augmentation forte de la pauvreté et de la précarité. Mais à long terme, j’ai bon espoir d’une prise de conscience de la nécessaire solidarité entre les continents, le développement d’un monde plus digital, plus inclusif et plus résilient.

Comment le groupe Veolia est-il impacté par cette crise sans précédent ? Comment avez-vous adapté votre organisation ?

Depuis le début de la crise, Veolia a mis en place des plans de continuité d’activités, déclinés par pays, qui visent deux priorités absolues : la continuité de service et la sécurité de nos collaborateurs. Nos services sont essentiels, et à ce titre, nous avons une responsabilité d’autant plus importante envers les populations. Plus que jamais, il est vital de continuer  à produire et à livrer de l’eau potable, mais aussi d’assurer l’assainissement des eaux usées, poursuivre nos activités de traitement et de collecte des déchets ménagers ou encore celle liée aux déchets dangereux, indispensable au maintien des activités industrielles essentielles.

Pour y arriver, Veolia met également tout en œuvre pour garantir la sécurité des collaborateurs, particulièrement celle de ceux qui sont actuellement les plus exposés, sur le terrain. Notre vigilance est donc particulièrement renforcée sur la question de la sécurité pour faire face à cette période inédite.


Qu’en est-il plus particulièrement en Afrique et au Moyen-Orient ? De quelle manière votre entreprise s’y est mobilisée pour lutter contre l’épidémie ?

En Afrique et au Moyen-Orient comme ailleurs, nous avons déployé des plans de continuité d’activités. Par exemple au Maroc où nos filiales Amendis et Redal assurent ainsi la continuité du service public de distribution d’eau potable et d’électricité et veillent particulièrement à l’exploitation normale des ouvrages dédiées à ces activités à Rabat, Salé, Tanger et Tétouan. Ces plans de continuité des activités sont directement pilotés par les comités de haut niveau mis en place pour veiller au maintien de la qualité de service. 

Cette organisation est dupliquée sur l’ensemble de nos géographies et notamment au Moyen-Orient où 90% de nos activités sont en lien avec les autorités locales.

Rompus à la gestion des crises, les femmes et les hommes de Veolia s’appuient ainsi sur une organisation et des méthodes éprouvées au niveau du Groupe pour remplir leurs missions, même dans ces conditions exceptionnelles.


Comment voyez-vous l’après crise dans cette région stratégique ? Votre business model Veolia AMO sera-t-il durablement transformé ? Voyez-vous dans cette crise, une fois qu’elle sera terminée, des opportunités nouvelles pour un groupe comme le vôtre ?

Dans un monde plus résilient et plus durable, Veolia aura un coup d’avance pour saisir de nouvelles opportunités. Cette crise inédite nous rappelle notamment à quel point l’eau reste notre alliée la plus sûre pour se protéger contre la propagation du virus et combien il est essentiel d’irriguer l’Afrique et alimenter ses villes avec cette ressource essentielles pour éviter d’allonger encore la liste des 2,6 millions de personnes qui meurent chaque année des conséquences d’une eau insalubre.  

Je suis confiant sur notre capacité à répondre aux futurs besoins qui émergeront par exemple de la transformation digitale, de la nécessaire résilience, ou bien sûr du développement des infrastructures essentielles.


Selon vous, quels changement majeurs caractériseront le « monde d’après » ?

Cette crise révèle que nos métiers sont le fruit d’une civilisation développée et particulièrement collective et solidaire. Les services essentiels sont d’une grande noblesse, même si avec l’habitude qu’ils fonctionnent sans aucun dysfonctionnement systématiquement dans de nombreuses régions du monde on les oublie, on n’en mesure pas l’importance. En Afrique et au Moyen-Orient, ils sont fondamentaux pour que la vie en collectivité puisse se poursuivre en toute sécurité. Nous allons ainsi revenir à l’essentiel !

À court terme, je perçois hélas une augmentation forte de la pauvreté et de la précarité. Mais à long terme, j’ai bon espoir d’une prise de conscience de la nécessaire solidarité entre les continents, le développement d’un monde plus digital, plus inclusif et plus résilient.


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